Il y a des îles qui vous saisissent dès l’atterrissage, quand le hublot encadre un paysage si étranger qu’il en devient presque irréel. Visiter Lanzarote en 3 jours, c’est accepter de se laisser surprendre par une terre où le feu et l’eau ont sculpté des décors dignes d’un autre monde. Ici, les volcans de Timanfaya crachent encore leur chaleur sous vos pieds, les vignobles poussent dans des cratères de cendres, et les villages blancs, comme Yaiza ou Haría, semblent suspendus dans le temps. Mais attention : Lanzarote n’est pas qu’un musée à ciel ouvert. C’est aussi une île où l’on mange des papas arrugadas (des pommes de terre ridées au sel marin) avec les doigts, où l’on trinque avec du vino malvasía local dans des bodegas familiales, et où l’on comprend vite que le vrai luxe, c’est l’authenticité.
Pourtant, l’île de César Manrique – cet artiste visionnaire qui a sauvé Lanzarote du béton dans les années 70 – est souvent réduite à ses clichés : plages bondées de Puerto del Carmen, excursions en dromadaire à La Geria, ou selfies devant les Jameos del Agua. Mais creusez un peu, et vous découvrirez une île bien plus nuancée. Les fêtes de Los Dolores à Tinajo, où les habitants dansent la isa (une danse traditionnelle canarienne) jusqu’à l’aube. Les marchés artisanaux de Teguise, où l’on vend encore des poteries noires fabriquées comme au XIXe siècle. Ou ces plages secrètes comme Caletón Blanco, où le sable est si blanc qu’il en devient aveuglant, et l’eau turquoise si transparente qu’on y voit nager les vieja (des poissons endémiques). Bref, un terrain de jeu idéal pour un itinéraire de 3 jours qui mêle aventure, culture et farniente.
Jour 1 : Des volcans en éruption aux villages figés dans le temps
Commencez par le Parc National de Timanfaya, où la terre gronde encore sous vos pas. Le Ruta de los Volcanes, un sentier de 14 km à travers les coulées de lave, est un must – mais évitez les heures chaudes, sauf si vous voulez finir en churrasco humain. À midi, direction El Diablo, un restaurant conçu par Manrique où les grillades sont cuites… à la chaleur géothermique des volcans. Oui, vous mangerez un poulet rôti grâce à la colère de la Terre. L’après-midi, filez vers Yaiza, l’un des plus beaux villages de l’île, avec ses maisons blanchies à la chaux et ses ruelles pavées de picón ( cette pierre volcanique noire). Arrêtez-vous à la Bodega La Geria pour goûter un vino de malvasía sec, cultivé dans des trous creusés à la main dans la cendre.
Le soir, prenez la route vers Arrecife, la capitale méconnue. Dînez au Restaurante El Reducto, une ancienne forteresse transformée en table gastronomique, où l’on sert des lapas (coquillages locaux) marinées au citron vert et piment. Si vous avez encore de l’énergie, traînez dans le quartier de San Ginés, où les bars à tapas servent des queso asado (fromage grillé de chèvre) jusqu’à tard. Et si vous tombez sur une ronda de los ranchos (une fête improvisée avec musique et danse), ne résistez pas : ici, les étrangers sont toujours les bienvenus… surtout s’ils savent tenir un verre de ron miel (rhum au miel local).
Explorez les Canaries comme jamais avec ce guide nouvelle génération ! Nos experts locaux vous dévoilent l’âme véritable de cet archipel fascinant : villes coloniales chargées d’histoire, dunes dorées, forêts primaires mystérieuses et cratères majestueux vous attendent. Bien plus qu’un simple guide touristique, ce compagnon de voyage révèle les îles secrètes préservées des foules et propose des itinéraires sur-mesure île par île. Dormez dans des maisons typiques coup de cœur, savourez la cuisine locale dans d’authentiques chiringuitos, randonnez sur les pentes volcaniques et découvrez des plages aux sables blanc ou noir. Observation des baleines, spots de surf confidentiels, dégustation dans les bodegas… Une invitation à rencontrer l’archipel et ses habitants pour une odyssée canarienne inoubliable !
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Jour 1 : Parc national de Timanfaya et les Montañas del Fuego – quand la Terre crache encore son âme (billet : 12€)
Imaginez un endroit où le sol est si chaud qu’on y fait griller des papas arrugadas (ces pommes de terre ridées, salées à la sal de Timanfaya) en creusant simplement un trou dans la cendre. Bienvenue dans le Parc national de Timanfaya, un no man’s land volcanique qui ressemble à Mars, mais avec une touche canarienne : des guides en chemise hawaïenne et des cars de touristes qui s’arrêtent net pour éviter les lagartos de Haría, ces lézards endémiques qui se dorent sur les pierres noires comme des mini-godsills préhistoriques.
Le bus du parc (inclus dans les 12€) vous balance sur une route sinueuse entre les Montañas del Fuego, où chaque courbe révèle un nouveau cratère, une nouvelle coulée de lave pétrifiée. Le guide, souvent un local né dans l’île, vous racontera comment les éruptions de 1730 à 1736 ont enseveli des villages entiers sous 20 mètres de pierre ponce, créant ce paysage lunaire. « Ici, la Terre respire encore », lance-t-il en jetant un seau d’eau dans un jameo (tube volcanique), qui se transforme instantanément en geyser de vapeur. Les enfants hurlent. Les adultes vérifient discrètement si leur assurance voyage couvre les brûlures au troisième degré.
Mais Timanfaya, ce n’est pas que du feu et de la fumée. C’est aussi une leçon d’adaptation humaine. Les paysans locaux, les conejeros, cultivent des vignes dans des trous creusés à la main dans la picón (cendre volcanique), protégées par des murs de pierre semi-circulaires. Résultat ? Le vin malvoisie de Lanzarote, un nectar doré qui sent le raisin sec et la rébellion. Goûtez-en un verre au Bodega La Geria après la visite : vous comprendrez pourquoi les Canariens appellent ça « el oro negro » – l’or noir.
Petit conseil : arrivez tôt (le parc ouvre à 9h) pour éviter la cohue et les selfies sticks qui gâchent les vues sur le Crater de la Corona. Et si vous avez le temps, faites un détour par El Golfo, un village de pêcheurs où le restaurant El Lago sert des viejas (poissons locaux) grillés à la perfection, avec une vue sur le Charco de los Clicos, une lagune verte enfermée dans un cratère. « Aquí, hasta el diablo viene a comer » – « Ici, même le diable vient manger », comme dit la légende.
Jour 2 : Cueva de los Verdes et Jameos del Agua – un voyage au centre de la Terre (visite guidée : 20€)
Si Timanfaya est le cœur battant de Lanzarote, la Cueva de los Verdes en est l’âme secrète. Ce tunnel de lave de 6 km (dont 1 km accessible) a été sculpté par l’éruption du Volcán de la Corona il y a 3 000 ans. Aujourd’hui, c’est un dédale de stalactites, de lacs souterrains et de jeux de lumière qui feraient pâlir d’envie un scénographe de Broadway. La visite guidée (20€, réservation conseillée) vous emmène à travers des salles aux noms poétiques : La Sala de la Catedral, El Tunel de la Atlántida (oui, certains croient que c’est un vestige de l’Atlantide, ne riez pas).
Le clou du spectacle ? Un concert dans la Sala de los Concertos, où l’acoustique naturelle transforme une simple guitare en orchestre symphonique. Les locaux appellent ça « la música del silencio » – la musique du silence. Si vous avez de la chance, vous tomberez sur un groupe de timple (instrument traditionnel canarien) qui joue des isas, ces chants folkloriques où les paroles parlent d’amour, de vin et de la mer. « Ay, qué dolor, qué pena / vivir en esta arena… » – « Oh, quelle douleur, quelle peine / de vivre dans ce sable… ».
À quelques kilomètres, les Jameos del Agua (également 20€, combo possible avec la Cueva) sont un autre chef-d’œuvre de la nature… et de l’homme. L’artiste César Manrique (le Leonardo da Vinci local) a transformé cette grotte effondrée en un jardin surréaliste, avec une piscine turquoise, des palmiers qui poussent sous terre, et un auditorium creusé dans la roche. C’est ici que se trouve le jameo le plus célèbre : un lac souterrain où vivent des cangrejos ciegos (crabes aveugles), des créatures albinos uniques au monde. Les enfants adorent. Les adultes aussi, surtout après un mojo rojo (sauce piquante locale) au restaurant du site.
Ne partez pas sans voir le Museo de la Emigración à côté : une plongée poignante dans l’histoire des Lanzaroteños qui ont fui la misère pour Cuba ou l’Argentine au XIXe siècle. On y trouve des lettres jaunies, des photos de familles déchirées, et des objets du quotidien qui rappellent que cette île paradisiaque a aussi connu la faim. « Lanzarote es bonita, pero dura » – « Lanzarote est belle, mais dure », comme le disait ma grand-mère canarienne.
Où manger à Teguise : 5 restaurants typiques (et pas chers) pour éviter les pièges à touristes
Teguise, l’ancienne capitale de l’île, est un dédale de ruelles pavées où les maisons blanches portent encore les armoiries des familles nobles du XVIIIe siècle. Mais surtout, c’est le meilleur endroit pour manger sans se ruiner. Commencez par La Cantina (Calle León y Castillo), un trou dans le mur où l’on sert des tapas de queso asado con gofio (fromage grillé saupoudré de farine de maïs torréfié) pour 2,50€. Le patron, un certain Paco, vous racontera comment le gofio a sauvé les Canariens de la famine. « Esto es comida de pobres, pero ahora es moda » – « C’est de la nourriture de pauvres, mais maintenant, c’est tendance ».
« En Lanzarote, on ne mange pas pour vivre. On vit pour manger – et pour boire un verre de malvoisie en regardant le coucher de soleil. »
— Un pêcheur de Arrecife, rencontré au marché de Teguise.
Autres adresses incontournables :
- Restaurante El Chupadero (Plaza de la Constitución) : leurs conejo en salmorejo (lapin mariné dans du vin et des épices) est une révélation. Comptez 12€.
- La Cueva (Calle San Miguel) : une cave voûtée où l’on déguste des papas con chorizo (pommes de terre et saucisse) pour 8€, arrosées d’un vin local à 3€ le verre.
- El Tenique (Calle Capellanía) : le seul endroit où vous trouverez des huevos a la flamenca (œufs au plat avec pois chiches et jambon) comme les faisait votre abuela.
- Bar El Quijote : un bar à tapas où les locaux viennent boire des cervezas tropical (bière locale) en regardant le foot. Demandez la tapa del día – souvent une surprise à 1,50€.
Et si vous tombez sur une fiesta de los Diabletes (fête traditionnelle où les hommes déguisés en diables courent après les enfants avec des fourches), ne fuyez pas : c’est une tradition pour chasser les mauvais esprits. Et ça donne faim.
Jour 3 : Playa de Papagayo et kayak de mer – le paradis (presque) désert (location : 25€/2h)
Au sud de l’île, la Playa de Papagayo est ce genre d’endroit qui vous fait oublier votre compte en banque et vos mails en retard. Une baie de sable doré encadrée par des falaises ocre, avec une eau si transparente que vous verrez les viejas (poissons endémiques) nager entre vos orteils. L’accès est gratuit, mais le parking coûte 3€ – un petit prix pour éviter les cars de touristes qui débarquent à midi. Venez tôt, avec un pique-nique (achetez des quesadillas et des figues séchées au marché de Playa Blanca), et installez-vous près des rochers à gauche : vous aurez la plage (presque) pour vous.
Mais le vrai spectacle commence quand vous louez un kayak de mer (25€/2h chez Papagayo Watersports). Pagayez jusqu’à la Punta del Papagayo, où les vagues viennent mourir contre des formations rocheuses sculptées comme des cathédrales. En chemin, vous croiserez peut-être des tortugas bobas (tortues caouannes), ces géantes paisibles qui remontent respirer à la surface. Les guides locaux, souvent des anciens pêcheurs, vous montreront comment repérer les burbujas (bulles) qui trahissent leur présence. « No las toques, solo míralas » – « Ne les touche pas, regarde-les seulement », vous diront-ils avec un sourire en coin.
Si vous êtes courageux, faites le tour jusqu’à la Cala del Congrio, une crique secrète accessible seulement par la mer. Là, les falaises sont striées de couches de cendre et de lave, comme un gâteau géologique. Les locaux y viennent pour pêcher à la ligne ou pour hacer el amor (faire l’amour) à l’abri des regards – d’où son surnom, « la playa de los enamorados ». Prévoyez de l’eau, un chapeau, et une crème solaire indélébile : le soleil de Papagayo ne pardonne pas.
Hébergement insolite : glamping dans les vignobles de La Geria – dormir entre lave et étoiles
Oubliez les hôtels tout inclus de Puerto del Carmen. Pour une nuit mémorable, optez pour un glamping dans les vignobles de La Geria. Des bulles transparentes ou des casitas en pierre volcanique, posées au milieu des ceps de vigne tordus par le vent. Deux adresses coup de cœur :
- Finca de Arrieta : des écolodges solaires avec vue sur l’océan, où le petit-déjeuner est servi avec des tortitas de gofio (crêpes locales) et du miel de palmera (palmier). À partir de 90€ la nuit.
- La Villa Vinícola : une ancienne ferme viticole transformée en suites avec jacuzzi extérieur. Le propriétaire, un œnologue, organise des dégustations de vins de tear (vins de larmes, ainsi appelés car les grappes « pleurent » sous le poids de leur suc). Comptez 120€, mais la vue sur les Montañas del Fuego au coucher de soleil est inestimable.
Le soir, alors que le vent alisio (vent dominant) murmure entre les sarments, allongez-vous sur une couverture à même le sol volcanique. Au-dessus de vous, la Voie lactée semble si proche qu’on pourrait l’attraper à la main. Les anciens bergers de Lanzarote appelaient ça « el manto de la Virgen » – « le manteau de la Vierge ». Aujourd’hui, les astronomes du Observatorio de Temisas (à Gran Canaria) viennent ici pour étudier les étoiles. Vous, vous n’aurez qu’à lever les yeux et à vous laisser conter des histoires par le ciel.
L’artisanat local : ce qu’il faut rapporter (sans se faire arnaquer)
Si vous voulez rapporter un morceau de Lanzarote, oubliez les magnetts « I ♥ Papagayo ». Voici ce qui vaut vraiment le détour :
- Les poteries de El Cuchillo : les artisans de ce village utilisent une argile volcanique pour créer des cántaros (jarres) et des platos de gofio (assiettes traditionnelles). Comptez 15-40€ chez Alfarería El Cuchillo.
- Le sel de Janubio : récolté à la main dans les salines du sud, ce sel rose est parfumé au mojo ou aux algues. Parfait pour les papas arrugadas maison. 5€ le sachet.
- Les bijoux en olivine : cette pierre volcanique verte, appelée « la pierre de Lanzarote », est taillée par des artisans comme Joyería Toñi à Teguise. Un pendentif coûte 25-50€.
- Le gofio artisanal : la Molinera de Teguise propose des mélanges de gofio de blé, de maïs ou de pois chiches. 3€ la poche – et ça se garde des mois.
Et si vous croisez un vieux avec un âne chargé de paniers tressés, arrêtez-vous : ce sont les derniers cesteros (vanniers) de l’île. Leurs paniers en palma canaria (palmier endémique) coûtent 20€ et durent 20 ans. « Esto sí que es arte » – « Ça, c’est de l’art ».
Les Canaries, bien plus qu’un archipel au soleil : une mosaïque de feu, de sable et de traditions tenaces
Quand on évoque les îles Canaries, l’image d’Épinal colle à la peau : des plages de sable doré (ou noir, comme à Playa de Güigüí ou Playa del Janubio), des resorts tout inclus et un soleil qui tape dur même en décembre. Mais réduire cet archipel espagnol à une destination all-inclusive revient à ignorer son âme guanche — ce peuple berbère qui peuplait les îles avant la conquête castillane au XVe siècle — et ses paysages lunaires où la lave a sculpté des chefs-d’œuvre géologiques. Prenez le parc national du Teide, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO (voir ici), où le volcan endormi, avec ses 3 718 mètres, domine Tenerife comme un gardien silencieux. Les canarios (les locaux) vous diront que le Teide n’est pas juste une randonnée, mais un lieu sacré, où les Guanches enterraient leurs morts et priaient Chaxiraxi, la « Mère du Ciel ». Aujourd’hui encore, des offrandes de lait et de miel y sont déposées lors des solstices.
Et puis, il y a cette culture du feu qui imprègne tout. À Lanzarote, l’artiste César Manrique a transformé les coulées de lave du Timanfaya en une œuvre d’art à ciel ouvert, avec des restaurants comme El Diablo où la viande est grillée directement sur les roches volcaniques (oui, la chaleur géothermique sert de barbecue géant). Les vins de la région, comme le malvoisie de La Geria, poussent dans des cratères de cendres, protégés du vent par des murs de pierre noire. Goûtez-en un verre avec des papas arrugadas (pommes de terre ridées au sel, servies avec du mojo picón, une sauce piquante à l’ail et au paprika) dans une guachinche (auberge typique) de Teguise, et vous comprendrez pourquoi les Canaries sont une destination gastronomique sous-estimée. Pour ceux qui veulent dormir avec une vue à couper le souffle, Puerto de la Cruz offre des hébergements perchés entre mer et volcan, où le petit-déjeuner se prend avec des bananes locales et un océan qui scintille comme une promesse.
Mais attention, les Canaries ne sont pas qu’un musée à ciel ouvert. Elles vibrent au rythme de fêtes qui mêlent folklore et démesure. À Gran Canaria, le Carnaval de Las Palmas rivalise avec celui de Rio en exubérance (et en paillettes), tandis qu’à La Palma, la Bajada de la Virgen de los Reyes — une procession où la statue de la Vierge est portée à dos d’homme sur 40 km — montre une dévotion qui frise l’extase collective. Et puis, il y a les marchés artisanaux, comme celui de Tacoronte à Tenerife, où l’on trouve des calados (dentelles traditionnelles) et des silletas (selles brodées pour les ânes), témoignages d’un savoir-faire qui résiste à l’assaut des boutiques de souvenirs made in China. Les Canaries, c’est aussi cette lucha canaria (lutte traditionnelle), où deux adversaires s’affrontent dans un cercle de terre, comme une métaphore de l’équilibre précaire entre modernité et traditions.
Pourtant, derrière le sourire des serveurs et les paysages instagrammables, il y a une réalité moins reluisante : le tourisme de masse qui étouffe certaines zones (comme Playa de las Américas), la spéculation immobilière qui chasse les locaux des centres-villes, et cette dépendance économique aux visiteurs qui rend les îles vulnérables. À Fuerteventura, des collectifs comme Salvar La Tejita se battent pour protéger les dunes contre les projets hôteliers, tandis qu’à Lanzarote, on mise sur un tourisme plus durable, avec des éco-lodges et des visites guidées par des naturalistes. Les Canaries sont un paradoxe : un Eden préservé et un terrain de jeu pour le capitalisme sauvage. Mais c’est aussi ça, leur magie — cette tension entre le feu souterrain et la douceur de vivre, entre le passé guanche et les yachts de luxe amarrés à Puerto Banús.
Alors, si vous prévoyez un voyage aux Canaries, voici quelques pistes pour aller au-delà des clichés (et des pièges à touristes) :
- Explorez les sentiers moins fréquentés : comme la Ruta de los Volcanes à La Palma, où vous croiserez plus de moutons que de selfie sticks.
- Mangez là où mangent les locaux : évitez les restaurants avec des menus traduits en 12 langues et privilégiez les casas de comidas comme La Vieja à Tenerife, où le gofio (farine de maïs grillé) est roi.
- Participez à une fête traditionnelle : comme la Fiesta de la Rama à Agaete (Gran Canaria), où les participants dansent avec des branches pour invoquer la pluie.
- Soutenez l’artisanat local : achetez un tiple (instrument à cordes) ou une poterie de La Atalaya plutôt qu’un magnet « I ♥ Tenerife ».
- Respectez les écosystèmes fragiles : les dunes de Maspalomas ne sont pas un parc d’attractions, et les fonds marins de Los Gigantes méritent d’être préservés.
