Il y a des îles grecques qui se vendent comme des cartes postales retouchées, et puis il y a Antiparos : un caillou de 35 km² où les enfants courent pieds nus sur des plages de sable fin pendant que les parents sirotent un frappé en regardant la mer Égée clignoter sous le soleil. Ici, pas de parcs aquatiques surpeuplés ni de restaurants à menu « kids’ corner » triste. Juste des plages peu profondes comme Psaraliki, où les vagues léchent doucement les chevilles, et des villages où l’on vous servira une pitarakia (feuilleté au fromage local) avant même que vous ayez ouvert la bouche pour commander. Antiparos avec enfants, c’est l’art de transformer une simple baignade en expédition — et un repas en leçon d’histoire culinaire.
Pourtant, ne vous y trompez pas : cette île n’est pas un Disneyland méditerranéen. Les activités pour familles y sont aussi authentiques que les glendi (fêtes locales) où les grands-mères dansent encore le syrtaki jusqu’à l’aube. Entre la grotte d’Antiparos, un dédale de stalactites qui fait rêver les petits explorateurs, et les ateliers de poterie où votre progéniture repartira avec un bol tordu mais fier, Antiparos joue la carte de la simplicité sans jamais tomber dans l’ennui. Et si vos enfants râlent en visitant un moulin à vent du XVIIIe siècle, rappelez-leur qu’ici, même les ânes ont des noms — et qu’ils transportent les courses des habitants depuis des générations.
Plages sécurisées et criques secrètes : où nager sans stress ?
Oubliez les plages bondées de Mykonos : à Antiparos, les meilleures plages pour enfants sont des étendues de sable où l’on peut encore entendre le bruit des vagues couvrir les rires. Psaraliki, avec son eau turquoise peu profonde et ses tamaris offrant une ombre généreuse, est un paradis pour les parents paranoïaques (le genre à appliquer de la crème solaire toutes les 20 minutes). Plus au sud, Soros Beach séduit avec ses rochers plats parfaits pour sauter — et son kantina (petit restaurant de plage) qui sert des keftedes (boulettes de viande) aussi moelleuses que le sable sous les pieds. Les Grecs locaux y amènent leurs enfants dès 8h du matin pour éviter la chaleur : une habitude à adopter, sauf si vous aimez les coups de soleil en forme de carte de l’Europe.
Pour les familles en quête d’aventure (mais pas trop), la plage de Panagia, accessible après une courte randonnée depuis le village de Agios Georgios, récompense les efforts avec une crique isolée où les enfants peuvent jouer à Robinson Crusoé. Attention aux oursins — et aux regards désapprobateurs des pêcheurs locaux si vos rejetons décident de construire un château de sable sur leur spot de pêche préféré. Ici, le tourisme de masse n’a pas encore eu raison des traditions : les filets de pêche séchent encore au soleil, et les kaïki (barques de pêcheurs) partent chaque matin comme ils l’ont fait depuis des siècles. Une leçon d’humilité (et de patience) pour les enfants habitués aux parcs d’attractions surstimulants.
Ce guide repensé propose une approche moderne et visuelle de la Grèce, combinant sites emblématiques (Acropole, Météores, Delphes, Rhodes) et expériences authentiques au contact des habitants, avec des itinéraires adaptés à tous les budgets et saisons. Il offre une large gamme d’activités de plein air, notamment randonnée et sports nautiques, ainsi que des chapitres dédiés aux îles grecques et aux croisières pour une découverte complète du pays. Richement illustré et doté de cartes claires, ce guide synthétique permet de construire facilement son voyage tout en maximisant les expériences locales et les découvertes hors des sentiers battus.
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Antiparos, l’île grecque où les enfants règnent en maîtres (et où les parents soufflent enfin)
Sur la carte, Antiparos ressemble à un confetti oublié entre Paros et le Péloponnèse. Pourtant, cette île des Cyclades, à peine 35 km² de roches calcaires et de chora (village principal) blanchies à la chaux, est une pépite pour les familles. Ici, pas de club Med bruyants ni de parcs aquatiques tape-à-l’œil. Juste des plages peu profondes et sécurisées pour les enfants, où l’eau turquoise reste à 20 cm de profondeur sur des dizaines de mètres, et où les tamaris offrent une ombre généreuse sans qu’on ait à louer un parasol à prix d’or.
Prenez Psaraliki, au sud de l’île : une baie en forme de croissant où les vagues viennent mourir en chuchotant. Les enfants y construisent des châteaux de sable avec une boue si fine qu’elle ressemble à de la feta écrasée (les locaux appellent ça ‘aspro choma’, la ‘terre blanche’). Les parents, eux, peuvent s’allonger sur les transats de Sosta Taverna – un des rares restaurants family-friendly à Antiparos – et siroter un ouzo en regardant leurs rejetons barbotter. Le menu enfants ? Des keftedes (boulettes de viande) sans ail (oui, ils ont pensé à tout) et des loukoumades (beignets au miel) en dessert.
Mais attention, Antiparos n’est pas Disneyland-sur-Mer. Les Grecs y vivent encore au rythme des saisons et des saints. En août, quand les touristes envahissent les plages, les habitants célèbrent la Panagia Faneromeni (la Vierge Marie ‘qui apparaît’) avec des processions où l’on porte son icône à travers les ruelles, suivie d’un festin où l’on sert de l’agnó sti lémono (agneau au citron) et du vin local, le Monemvasia. Les enfants, grecs ou étrangers, sont toujours les bienvenus – à condition qu’ils acceptent de danser le syrtaki avec les papous (les vieux) après le repas.
Entre paddle et sieste : comment occuper les enfants sans y laisser un rein (ou sa dignité)
Si vos mômes ont plus d’énergie qu’un bouzouki en plein festival, dirigez-vous vers Camping Antiparos, près de la plage de Soros. Ici, pas de toboggans en plastique criards, mais un parc avec des aires de jeux en bois (fabriquées par un menuisier de l’île, Yannis Moraitis, dont l’atelier sent le pin et la scie) et des hamacs accrochés entre les oliviers. Les enfants peuvent y grimper, se balancer, ou jouer à cache-cache dans les buissons de thymari (thym sauvage) qui embaument l’air. Pendant ce temps, vous, vous pouvez enfin finir ce roman abandonné depuis 2019.
Pour les familles qui veulent un peu d’adrenaline (mais pas trop, hein, on est en vacances), les activités nautiques pour enfants à Antiparos sont un régal. À Pounda Beach, Antiparos Water Sports propose des cours de snorkeling où les moniteurs – souvent des ados grecs qui parlent un anglais approximatif mais un langage des signes impeccable – emmènent les enfants explorer les fonds marins peu profonds. Entre deux brassées, ils leur montrent des oursins (sans les toucher, malaka !) et des sargues (ces poissons argentés qui suivent les baigneurs comme des chiens fidèles). Les plus grands peuvent s’essayer au paddle ou au pédalo (oui, ceux en forme de cygne, parce que la dignité, c’est surfait).
Et si vous voulez leur offrir une aventure « comme les grands », optez pour une excursion en bateau adaptée aux familles depuis Antiparos. Le ‘Blue Star’, un caïque en bois restauré par Nikos the Fisherman (qui a aussi un restaurant, Nikos Taverna, où il sert le meilleur garides saganaki – crevettes à la tomate et au fromage – de l’île), propose des sorties de 3-4 heures vers les criques isolées de Despotiko, l’île voisine. Les enfants adorent sauter du bateau (avec gilet, filotimo oblige) et chercher des coquillages sur les plages désertes. Les parents, eux, apprécient le raki offert à bord et le fait que Nikos raconte des histoires de pirates (vrais, ceux qui pillèrent Antiparos au XVIIIe siècle) avec des gestes si théâtraux qu’on croirait voir un épisode de ‘Kaïti et ses mystères’, la série grecque des années 90.
L’art de manger avec des enfants sans finir couverts de sauce tomate (ou presque)
À Antiparos, les restaurants family-friendly ne sont pas ceux qui ont un menu enfant en forme de coloriage, mais ceux où les serveurs vous apportent une assiette de frites patates (frites maison, épaisses comme des doigts) avant même que vous ayez commandé. Mouria, près du port, est un incontournable : les tables sont en pierre (donc indestructibles), les chaises en bois (donc grinçantes, ce qui occupera vos enfants pendant 10 bonnes minutes), et le propriétaire, Dimitris, a toujours un crayon et un bout de papier pour dessiner des bateaux avec les petits. Son plat star ? Le moussaka revisité, avec une couche de purée de patate douce qui fait croire aux enfants qu’ils mangent un gâteau.
Pour une expérience plus… authentique, allez chez Roukounas, une taverne cachée dans les terres, près de Agios Georgios. Ici, pas de carte enfant, mais des gemista (tomates et poivrons farcis) si tendres que même les plus réticents en redemandent. Et si vos enfants sont du genre à chipoter, Eleni, la cuisinière, leur proposera de l’aider à pétrir la pita ou à écraser les olives pour l’huile de table. Résultat : ils mangeront (presque) tout, et vous repartirez avec un pot d’olives marinées « pour la route ». Kalo fasí! (Bon appétit !)
« Ici, on ne dit pas ‘non’ aux enfants. On leur dit ‘ti theleis na kánis?’ (‘qu’est-ce que tu veux faire ?’). Parce qu’une île, c’est fait pour rêver, pas pour obéir. »
— Kostas, pêcheur et père de trois garçons, Antiparos
Quand la sieste devient un sport olympique (et autres rituels familiaux à Antiparos)
À Antiparos, la sieste n’est pas une option, c’est une institution. Entre 14h et 17h, même les coqs se taisent. Les familles greques installent des matelas sous les pergolas de vigne, les touristes s’allongent sur les transats de Panagia Beach (une autre plage peu profonde, avec des rochers plats parfaits pour sauter), et les enfants… eh bien, les enfants, souvent, résistent. C’est là que les parcs et aires de jeux de l’île deviennent vos meilleurs alliés. Le Playground of Antiparos, près de l’école primaire, est un petit bijou : toboggans en métal (oui, ils chauffent, mais bon), balançoires en pneu, et un terrain de foot en terre battue où les ados locaux organisent des matchs improvisés. L’avantage ? Il est entouré de kafeneia (cafés traditionnels) où les parents peuvent boire un frappé en regardant leurs petits se défouler.
Le soir, quand le soleil se couche derrière Despotiko et que l’air sent le basilic et le grill, les familles se retrouvent sur la place centrale de la chora. Les enfants courent entre les tables des cafés, les parents discutent avec les voisins, et les vieux jouent au tavli (backgammon) en buvant de l’ouzo. C’est là, sous les bougainvilliers, que vous comprendrez pourquoi Antiparos n’est pas juste une destination : c’est un état d’esprit. Un endroit où les enfants grandissent en liberté, où les parents lâchent prise, et où personne ne vous juge si votre fils de 5 ans mange des loukoums avant le dîner.
Le secret des vacances réussies : accepter que le sable finisse dans les valises (et dans les sandwichs)
Un conseil, avant de partir : achetez des tsabouna (ces petits sacs en tissu tissé par les femmes de l’île) pour rapporter du sable « en souvenir ». Parce qu’ici, le sable, il s’infiltre partout. Dans les chaussures, dans les livres, dans les poches, et même, mystérieusement, dans les boîtes à lunch. Mais c’est ça, la magie d’Antiparos : vous repartirez avec des valises pleines de grains dorés, des estomacs pleins de melitzanes (aubergines) grillées, et des têtes pleines de souvenirs où les enfants riaient plus fort que les vagues.
Et si on parlait des choses qui fâchent ? (ou comment gérer les coups de soleil et les caprices)
Parlons peu, parlons bien : à Antiparos, le soleil tape comme un bouzouki enragé. Même avec de la crème indice 50, vos enfants finiront avec le nez rouge comme une tomate cherry. La solution ? Les kouvoukliá (ces petits chapiteaux en toile que les Grecs plantent sur la plage) et les t-shirts anti-UV vendus chez Mini Market Anna (près du port). Pour les caprices, en revanche, il n’y a pas de remède miracle. Sauf peut-être une glace chez Gelateria Italia – tenue par un Sicilien qui a épousé une fille d’Antiparos et qui fait des gelati au mastiha (une résine locale) si bons qu’ils calment même les crises de nerfs des ados.
Antiparos hors des sentiers battus (ou comment éviter les foules sans se perdre)
Si vous voulez échapper aux plages bondées de Psaraliki ou Soros en août, louez un 4×4 (ou un âne, si vous êtes puriste) et partez explorer le sud de l’île. La plage de Apantima, accessible par un chemin de terre cabossé, est un paradis de galets blancs et d’eau cristalline, où les seuls bruits sont ceux des cigales et des kaiades (mouettes locales). Emportez un pique-nique – du tyrokafteri (fromage épicé) acheté chez To Magazi, l’épicerie du village, et des tomates si sucrées qu’elles en deviennent presque des fruits – et passez la journée à construire des cabanes avec les branches de schinias (pistachiers lentisques) qui poussent là.
Pour une touche culturelle (oui, même avec des enfants), visitez la Grotte d’Antiparos, découverte en 1673 et ornée de stalactites qui ressemblent à des châteaux de glace. Les enfants adorent l’histoire du ‘dragon’ qui, selon la légende, y aurait été enfermé par les saints (en réalité, c’est une formation rocheuse, mais chut). Le billet coûte 5€ pour les adultes, gratuit pour les moins de 12 ans, et la fraîcheur à l’intérieur est une bénédiction en plein été. Juste à côté, l’église Agios Ioannis Spiliotis, creusée dans la roche, est un lieu de pèlerinage où les fidèles laissent des ex-voto en forme de bateaux – une belle occasion d’expliquer aux enfants comment la foi et la mer sont liées ici depuis des siècles.
Antiparos, ou l’art de se perdre dans l’authenticité cycladique sans tomber dans le piège à touristes
Il y a des îles grecques qui se laissent conquérir en un clin d’œil, d’autres qui exigent qu’on les décrypte. Antiparos, ce confetti de 35 km² posé comme un secret entre Paros et le bleu infini de la mer Égée, appartient résolument à la deuxième catégorie. Ici, pas de Mykonos bling-bling ni de Santorin instagrammable à outrance : juste des ruelles poussiéreuses où les vieillards jouent au tavli (backgammon) sous les bougainvilliers, des plages de sable fin où les familles athéniennes viennent soufler l’été, et une lumière dorée qui semble filtrée par des siècles d’histoire. Le port, avec ses bateaux de pêcheurs accrochés comme des mouettes fatiguées, sent l’iode et le psari plaki (poisson cuit au four avec tomates et oignons) que prépare Tasia, la tenancière du Ouzeri To Steki, un troquet sans prétention où les locaux trinquent avec de l’ouzo maison en regardant le coucher de soleil.
Pourtant, Antiparos n’est pas une île-musée. Elle vibre, surtout l’été, quand les fêtes locales transforment les places en arènes de danse endiablée. Le Panigiri de la Vierge Marie (15 août), par exemple, est un spectacle de foi et de folie : les insulaires, vêtus de leurs plus beaux habits, dansent le soustani (une danse traditionnelle) jusqu’à l’aube autour d’un orchestre jouant du laouto et du violon, tandis que les enfants courent entre les jambes des adultes avec des loukoumades (beignets au miel) collants aux doigts. Et puis il y a les artisans, comme Yannis le potier, dont l’atelier près de la place centrale perpétue l’art des pitharia (jarres en terre cuite) depuis trois générations. « Avant, on les utilisait pour conserver l’huile et le vin, maintenant les touristes les achètent comme souvenirs… mais je fais toujours les mêmes motifs, ceux de mon grand-père », confie-t-il en modelant l’argile, les mains couvertes d’une poussière rougeâtre.
Explorer Antiparos, c’est aussi accepter de se salir les chaussures. Les sentiers de randonnée qui serpentent à travers les collines rocheuses mènent à des criques isolées comme Psaralyki ou Apantima, où l’eau est si transparente qu’on dirait du verre liquide. Les plus aventureux peuvent louer un VTT pour traverser l’île via la piste qui relie Soros (le village principal) à la grotte d’Antiparos, un site archéologique où des graffitis byzantins côtoient des stalactites scintillantes. Pour les moins sportifs, les excursions en bateau vers les îles voisines (comme Despotiko, avec ses ruines d’un temple apollinien) offrent une perspective différente, celle de la mer qui a façonné ces terres. Et si vous préférez l’eau à la terre, sachez que les kaïki (petits bateaux traditionnels) de Nikos le pêcheur proposent des sorties au lever du soleil pour pêcher… ou simplement boire un café grec en regardant les dauphins.
Mais où poser ses valises pour profiter de tout ça ? Les options sont variées, des chambres d’hôtes familiales comme Pension Rania (où la patronne vous gâte avec des melitzanes – aubergines farcies – maison) aux hôtels boutique comme Antiparos Beach, où les pieds dans l’eau sont littéralement au programme. Les familles, elles, adorent les structures adaptées comme celles listées sur Greek Family Hotels, tandis que les blogueurs voyageant avec enfants jurent par les conseils de Family Experiences. Une chose est sûre : ici, même les hébergements les plus simples ont une âme. Prenez To Spiti tou Kapetani (« La maison du capitaine »), une guesthouse tenue par une ancienne institutrice qui a transformé la demeure de son grand-père en un havre de paix, avec des murs épais qui gardent la fraîcheur et une cour ombragée par un pergolaki (tonnelle) de vigne vierge.
Enfin, pour ceux qui veulent aller au-delà des cartes postales, voici quelques pépites qui valent le détour (et que les guides touristiques oublient souvent) :
- Le moulin à vent abandonné de Kastro : une ruine romantique où les adolescents du coin viennent fumer en cachette (et d’où la vue sur la mer est à couper le souffle).
- La taverne To Kyma à Agios Georgios : un spot caché où l’on sert des sfougata (omelettes aux légumes sauvages) et où le patron, un ancien marin, raconte des histoires de naufrages entre deux verres de vin.
- L’atelier de Marigo, dernière tisserande de l’île : elle fabrique encore des flokates (tapis traditionnels) sur un métier à main du XIXe siècle, et accepte parfois de montrer son art aux visiteurs patients.
- La plage de Camping (oui, c’est son nom) : un coin de paradis nudiste (officiellement toléré) où les hippies des années 70 ont laissé leur empreinte… et où l’on croise encore des babas cool grattant de la guitare au coucher du soleil.
- Les chemins de berger vers Faneromeni : une église blanche perdue dans les collines, entourée d’oliviers centenaires et de figuiers sauvages, parfaite pour un pique-nique solitaire.
