Il y a des endroits où la Terre se dénudait comme une blessure ouverte, et le Parc national du Teide en est l’un des plus spectaculaires. Ici, à 2 000 mètres d’altitude, l’air sent le soufre et la retama (genêt des Canaries), tandis que sous vos pieds, des coulées de lave figées racontent 3 millions d’années d’histoire géologique. Les 5 randonnées volcaniques inoubliables au Parc national du Teide ne sont pas juste des balades : ce sont des pèlerinages sur les traces des guanches (les aborigènes de Tenerife), des défis physiques où chaque virage révèle un nouveau caprice de la nature, et des leçons d’humilité face à l’immensité du Pico del Teide, ce géant endormi qui domine l’archipel.
Mais attention, ce n’est pas parce que le Teide est un parc national qu’il se laisse apprivoiser comme un jardin public. Entre les variations brutales de température (de 0°C au sommet à 25°C dans les cañadas), les vents qui vous poussent comme des marionnettes et cette lumière crue qui transforme les roches en miroirs, chaque randonnée ici est une négociation. Les locaux, eux, ont depuis longtemps trouvé leur équilibre : ils grignotent du gofio (une farine de maïs torréfié, base de leur alimentation depuis l’époque guanche) en buvant du vino de la tierra, et célèbrent leur volcan lors de la Romería del Socorro, où les chars décorés de fleurs défilent au son des tajalgues (flûtes traditionnelles). Bref, préparez vos mollets… et votre appétit.
Entre cratères fumants et légendes guanches : le Teide, bien plus qu’un pic
Le Teide n’est pas qu’un volcan, c’est un personnage. Les Guanches l’appelaient Echeyde (« l’enfer »), et croyaient qu’il abritait Guayota, le démon du mal, enfermé là par leur dieu Achamán. Aujourd’hui, les scientifiques y voient un laboratoire à ciel ouvert : ses coulées de lave (comme celle de Montaña Blanca, vieilles de seulement 2 000 ans) sont si récentes qu’elles brillent encore sous le soleil comme du charbon humide. Et puis il y a ces malpaíses (champs de lave chaotiques), où la vie a dû ruser pour s’accrocher – comme les tajinastes, ces plantes en forme de tour Eiffel qui fleurissent en été, ou les lagartos tizón (lézards noirs), maîtres du camouflage sur les pierres ponces.
Pour les randonneurs, cela signifie un terrain de jeu à la fois sauvage et sacré. Le sentier des Roques de García, par exemple, serpente entre des formations rocheuses sculptées par l’érosion, dont la fameuse Catedral (un monolithe de 50 mètres qui ressemble à une cathédrale gothique égarée). Plus haut, près du Refugio Altavista (à 3 260 m), les alpinistes partagent des papitas arrugadas (pommes de terre ridées au sel) avec des astronomes – car oui, le Teide abrite aussi l’un des meilleurs observatoires du monde, grâce à son ciel dégagé 300 jours par an. Ici, même la pause déjeuner devient une leçon d’astronomie… ou une dégustation de queso asado (fromage grillé au feu de bois), vendu par des bergers dans des chozos (cabanes en pierre) disséminés le long des sentiers.
Explorez les Canaries comme jamais avec ce guide nouvelle génération ! Nos experts locaux vous dévoilent l’âme véritable de cet archipel fascinant : villes coloniales chargées d’histoire, dunes dorées, forêts primaires mystérieuses et cratères majestueux vous attendent. Bien plus qu’un simple guide touristique, ce compagnon de voyage révèle les îles secrètes préservées des foules et propose des itinéraires sur-mesure île par île. Dormez dans des maisons typiques coup de cœur, savourez la cuisine locale dans d’authentiques chiringuitos, randonnez sur les pentes volcaniques et découvrez des plages aux sables blanc ou noir. Observation des baleines, spots de surf confidentiels, dégustation dans les bodegas… Une invitation à rencontrer l’archipel et ses habitants pour une odyssée canarienne inoubliable !
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La randonnée Teide débutant : quand les Roques de García jouent les divas capricieuses
Imaginez un décor où la lave, figée dans une danse éternelle avec le vent, forme des sculptures que même Dalí n’aurait pas osé rêver. Bienvenue aux Roques de García, ces pitons volcaniques qui se dressent comme des sentinelles fantaisistes à 2 000 mètres d’altitude, dans le Parc national du Teide. Ici, une randonnée Teide débutant ressemble moins à une simple balade qu’à une initiation aux caprices géologiques de Tenerife. Le sentier PR-TF 3 (oui, les Canaries aiment leurs sigles administratifs) serpente sur 3,5 km – un jeu d’enfant, sauf si vous avez le vertige ou une tendance à vous extasier toutes les deux minutes. Comptez 1h30 aller-retour, avec des pauses photo obligatoires devant le Roque Cinchado, cette aiguille de pierre qui défie la gravité depuis des millénaires et qui, soit dit en passant, orne les billets de 1 000 pesetas (RIP, monnaie nostalgique).
Le truc à savoir ? Les Roques changent de visage selon l’heure. À l’aube, elles se parent de rose teide violet (oui, c’est une couleur locale, comme le mojo picón est une sauce), tandis qu’au coucher du soleil, elles s’embrasent comme si le volcan sous vos pieds s’était réveillé en sursaut. Les Guanches, premiers habitants de l’île, voyaient ici un lieu sacré – et franchement, après avoir grimpé ces pentes douces mais traînasses (merci l’altitude), vous comprendrez pourquoi. Emportez de l’eau, un chapeau, et surtout, ne touchez pas aux lichens : ces croûtes jaunes et noires mettent 100 ans à pousser, et les rangers du parc ont l’œil (et des amendes).
Petit conseil d’initié : combinez cette randonnée avec un détour par le Mirador de la Ruleta, où les bus de touristes s’arrêtent 10 minutes chrono. Vous, vous irez à pied, et vous aurez droit à la vue sans les selfie sticks. Et si vous croisez un perenquen (lézard endémique), saluez-le : c’est un survivant, comme les vins de l’île cultivés dans la lava negra.
Trekking cratère Tenerife : 3 à 5h pour tutoyer l’enfer (ou presque)
Passons aux choses sérieuses. Le sentier n°10 (Telesforo Bravo) n’est pas une promenade de santé, mais une ascension de 1 300 mètres de dénivelé qui vous mène au cœur du cratère du Teide, à 3 555 mètres – là où l’air se raréfie et où vos poumons vous rappellent que fumer, c’est mal. Ce trekking cratère Tenerife de niveau intermédiaire (mais intermédiaire musclé) prend 4 à 5 heures aller-retour, avec des passages où vous marcherez sur de la pumita (pierre ponce), cette roche si légère qu’on dirait des céréales géantes. Le permis pour monter au sommet est obligatoire (et gratuit, mais réservez-le 2 mois à l’avance, sinon vous ferez la queue comme pour un concert de Bad Bunny).
Le paysage ? Un mélange de Mars et de Tolkien : des étendues de lave noire striées de soufre jaune, des fumaroles qui sentent l’œuf pourri (merci, Hades), et des vues à 360° qui vous donneront l’impression d’être le roi du monde – ou au moins, le roi de Tenerife. Les locaux appellent ce lieu « El Infierno », mais rassurez-vous, le seul feu ici est celui de vos cuisses après la montée. Prévoyez des bâtons de randonnée (louables à Puerto de la Cruz pour 10€/jour), des couches (le froid à 3 000 m est traître), et un gofio (farine grillée de maïs ou blé, l’équivalent canarien des barres énergétiques) pour éviter l’hypoglycémie.
Redescendre est un soulagement pour les jambes, mais un crève-cœur pour les yeux. Si vous avez encore de l’énergie, faites un détour par les Narices del Teide (« les Narines du Teide »), ces grottes volcaniques où la température oscille entre 5 et 10°C toute l’année. Les Guanches y enterraient leurs morts – aujourd’hui, on y pique-nique (avec respect, hein).
Quand partir ? La meilleure saison pour randonner au Teide (spoiler : pas en août)
Les Canaries, c’est le printemps éternel, sauf quand ce n’est pas le cas. La meilleure saison pour randonner au Teide s’étale d’avril à juin et de septembre à novembre, quand les températures oscillent entre 15 et 25°C en journée, et où les nuits sont fraîches sans être polaires. En été (juillet-août), le parc ressemble à un four à pizza géant : 30°C à l’ombre (qui n’existe pas), et des files d’attente pour le téléphérique Teleférico del Teide (37€ l’aller-retour, réservation conseillée). L’hiver ? Possible, mais avec des chaînes neige dans le coffre et une prière pour éviter les temporales qui ferment les routes.
Un détail souvent oublié : le vent. Le Teide est balayé par des rafales à 80 km/h qui transforment une rando tranquille en combat de sumo contre les éléments. Vérifiez les prévisions sur AEMET (l’agence météo espagnole), et si on annonce des « vientos fuertes », reportez. Personne ne veut finir comme un sac plastique accroché à un rocher.
Excursion guidée Parc national du Teide : 30 à 80€ pour éviter de se perdre (ou de mourir)
Si l’idée de vous aventurer seul dans ce no man’s land volcanique vous donne des sueurs froides, optez pour une excursion guidée Parc national du Teide. Les prix varient de 30€ (groupe de 20 personnes avec un guide qui parle espagnol basique) à 80€ (randonnée privée avec un géologue qui vous expliquera pourquoi cette pierre ressemble à du fromage troué). Les agences locales comme Tenerife Excursions ou Volcano Teide Experience proposent des circuits incluant transport depuis Costa Adeje, pique-nique avec produits locaux (queso asado, fromage grillé au feu de bois), et même une dégustation de vin DO Tacoronte-Acentejo cultivé sur les pentes du volcan.
« Le Teide, c’est comme une femme capricieuse : il te donne tout, puis te rappelle que tu n’es rien. » — José, berger et guide occasionnel, 68 ans, trois dents et un sourire en or.
Pour les puristes, cherchez les excursions « astronomiques » : le Teide abrite l’un des meilleurs ciels étoilés de la planète (merci, l’absence de pollution lumineuse). Certaines randonnées nocturnes incluent une observation avec télescope et un cours accéléré sur la Voie Lactée – le tout pour ~60€. Pro tip : si votre guide s’appelle Juan et porte une veste en velours, demandez-lui de vous raconter l’histoire du Diable du Teide (Guañameñe), ce démon guanche qui habitait le volcan avant que les Espagnols n’arrivent avec leurs croix et leurs grippe.
Dormir près des dieux : hébergement proche du Teide (sans tente, merci)
Après une journée à jouer les Indiana Jones de la lave, vous méritez un lit digne de ce nom. Oubliez les resorts tout inclus de Playa de las Américas : ici, on vise les boutique hôtels avec vue volcan. Le Parador de Las Cañadas del Teide (à partir de 150€/nuit) est le seul hôtel dans le parc national, avec des chambres en pierre volcanique et un restaurant où l’on sert du conejo en salmorejo (lapin mariné, un plat guanche revisité). Réservez tôt – ou dormez dans votre voiture (déconseillé, les nuits à 2 000 m sont froides, et les perenquenes volent les clopes).
Pour un budget plus serré (mais une vue tout aussi imprenable), direction La Orotava, à 30 minutes en voiture. L’Hotel Rural La Corrala (80€/nuit) est une ancienne ferme du XVIIe siècle transformée en havre de paix, avec des murs en piedra roja (pierre rouge volcanique) et un petit-déjeuner à base de bienmesabe (une pâte d’amande, miel et citron qui fait oublier les courbatures). Les propriétaires, une famille de viticulteurs, vous offriront probablement une dégustation de leur malvasía, un vin blanc doux qui se boit comme un nectar des dieux (ou comme un désinfectant, selon votre palais).
Le Teide après la rando : fêtes locales, artisanat et l’art de ne rien faire
Une randonnée au Teide, c’est bien. Mais comprendre pourquoi ce volcan est le nombril de Tenerife, c’est mieux. Descendez à Villa de La Orotava pour son marché artisanal (le dimanche matin), où les artesanos vendent des ceramicas negras (poteries noires typiques) et des tapestries tissées à la main. Goûtez les truchas (beignets sucrés à l’anis) chez Pastelería El Molino, et si vous êtes là un juin, ne manquez pas la Romeria de San Isidro, où les chars décorés de fleurs et tirés par des bœufs défilent au son des tajarras (flûtes traditionnelles) et des chácaras (instruments en métal qui ressemblent à des castagnettes sous stéroïdes).
Et si, après tout ça, vous n’avez plus la force de marcher ? Installez-vous sur la Playa de Benijo (sable noir, vagues sauvages), commandez un barraquito (café layered avec lait concentré, cannelle et Licor 43) et regardez le soleil se coucher sur le Teide. Vous aurez gagné votre droit à la paresse – et à l’histoire que vous raconterez en rentrant, en omettant (peut-être) les moments où vous avez maudit le dénivelé.
Quand le voyage devient une ode aux contrastes : entre feu volcanique et douceur méditerranéenne
Il y a des endroits où la Terre semble se rappeler à nous avec une intensité presque théâtrale. Prenez le Parc National du Teide à Tenerife, par exemple—un décor lunaire où le volcan endormi domine l’île comme un géant capricieux, ses flancs striés de laves noires et de retamas (genêts des Canaries) qui résistent à l’altitude avec une obstination végétale. Ici, à 3 718 mètres, l’air est raréfié, mais l’émotion est dense. Les Guanchès, premiers habitants des îles, appelaient ce pic Echeyde, « l’enfer ». Aujourd’hui, les randonneurs montent en téléphérique (merci la technologie) pour admirer des couchers de soleil qui transforment les cratères en brasiers. Les scientifiques y étudient des conditions quasi martiennes, tandis que les locaux vous serviront, en redescendant, un gofio (farine grillée de maïs ou de blé) mélangé au miel—un héritage culinaire préhispanique qui colle aux côtes mieux qu’un gel énergétique.
Mais le feu n’est pas toujours souterrain. À Menorca, l’élément dominant est l’eau, douce et salée à la fois. Le Parc Naturel de s’Albufera des Grau, classé réserve de biosphère, est un labyrinthe de lagunes où les socarrats (poissons grillés typiques) se marient avec les cris des gavines (mouettes locales). Les Menorquins ont une relation presque mystique avec leur environnement : chaque 23 janvier, pour la Festa de Sant Antoni, ils allument des feux de joie (foguerons) dans les rues, une tradition païenne christianisée où le vin binissalem (un rouge corsé de Majorque voisin) coule à flots. L’artisanat local ? Des avarcas, sandales en cuir portées depuis des siècles par les paysans, aujourd’hui revisitées par des designers—preuve que la tradition peut avoir du style. Et si vous croyez que Menorca se résume à des plages, détrompez-vous : son camí de cavalls (chemin des chevaux), un sentier côtier de 185 km, est une leçon d’histoire à chaque pas, des tours de guet mauresques aux taules (monuments mégalithiques) plus vieux que les pyramides.
Puis il y a Majorque, où le temps semble s’étirer entre les montagnes de la Serra de Tramuntana et les oliviers centenaires. Prenez le tren de Sóller, un train en bois du début du XXe siècle qui serpente à travers des tunnels de pierre et des vergers d’orangers. À Sóller, les places sont pavées de mosaïques modernistes, héritage d’un âge d’or où les marchands de citrons firent fortune. Aujourd’hui, le marché du samedi regorge de sobrasada (saucisse épicée à tartiner), de ensaimadas (viennoiseries en spirale) et de poteries émaillées aux motifs blau i blanc (bleu et blanc), couleurs omniprésentes dans l’architecture. Les Majorquins ont un talent pour célébrer la vie : lors des Festes de la Mare de Déu de la Salut en août, les chevaux dansent littéralement (la ball de bot) au rythme des xeremies (cornemuses locales), tandis que les enfants lancent des caramel·les (bonbons durs) depuis les balcons. Un chaos joyeux qui rappelle que la culture, ici, se vit autant qu’elle se contemplé.
Et que dire de la Crète, où la Méditerranée se fait à la fois berceau et tombeau de civilisations ? À Sitía, l’est de l’île, les plages de Vai (la seule palmeraie naturelle d’Europe) contrastent avec les gorges arides de Richtis, où des cascades se jettent dans la mer comme des divinités en colère. Les plongeurs viennent pour les épaves de la Seconde Guerre mondiale et les grottes sous-marines, mais restent pour les dakos (salade de pain dur, tomate et fromage myzithra) servis dans les tavernes de pêcheurs. Les Crétois ont un proverbe : « Φιλέψε τον κόσμο σαν να ‘ναι η τελευταία σου μέρα » (« Embrasse le monde comme si c’était ton dernier jour »). C’est cette philosophie qui transforme un simple repas en une glendi (fête improvisée) où l’on danse le pentozali (une danse guerrière) jusqu’à l’aube, entre deux verres de raki distillé dans l’arrière-cour. L’artisanat ? Des couteaux cretans forgés à la main, ou des tissus brodés aux motifs géométriques hérités des Minoens.
Alors, comment choisir ? Voici quelques pistes pour alimenter votre prochaine obsession voyage—parce que ces destinations méritent plus qu’un simple « j’y suis passé ».
- Pour les amoureux des sommets : Gravir le Teide à l’aube (avec un guide, sauf si vous aimez les malaises en altitude) et déguster un barraquito (café layered avec lait concentré et cannelle) en redescendant à La Orotava.
- Pour les écologistes poètes : Louer un kayak dans le parc de s’Albufera des Grau et pique-niquer sur l’Illa d’en Colom, où les hérons argentés sont vos seuls voisins.
- Pour les nostalgiques du passé : Prendre le tren de Sóller puis marcher jusqu’au Faro de Cap Gros, un phare solitaire où les vagues racontent des histoires de contrebandiers.
- Pour les aventuriers des profondeurs : Plonger à Elounda (Crète) sur l’épave du Diana, un cargo grec coulé en 1943, puis festoyer dans une taverne de Mochlos avec des kalitsounia (feuilletés au fromage).
