Palma de Majorque n’est pas qu’une escale balnéaire pour amateurs de pa amb oli et de sieste sous les palmiers. Que voir et faire à Palma quand on veut éviter les pièges à touristes et plonger dans le vrai rythme majorquin ? Commencez par la Cathédrale de Palma, ce monstre de pierre dorée qui domine la baie comme un phare gothique, puis perdez-vous dans l’enchevêtrement des ruelles du Barri Gòtic, où l’ombre des patios fleuris rafraîchit les murs ocre. Ici, l’histoire ne se visite pas, elle se vit : entre les échos des pas des marchands maures et le cliquetis des couverts des cellers (ces bistrots où l’on sert des tumbet fumants).
Mais Palma, c’est aussi une ville qui se laisse surprendre par ceux qui prennent le temps. Les Majorquins, fiers et discrets, vous observeront d’abord avec méfiance avant de vous inviter à partager un verre de hierbas (leur liqueur anisée maison) si vous osez demander « Què és això? » (« C’est quoi, ça ? ») en pointant du doigt un plat inconnu. Le marché de l’Olivar, avec ses étals de sobrassada (saucisse paprikashée) et ses vieilles dames vendant des figues séchées « comme celles de ma grand-mère », est un cours accéléré de culture locale. Que voir et faire à Palma sans cela ? Rien qui vaille vraiment la peine.
Entre art sacré et plages sauvages : l’itinéraire immanquable
Oubliez les bus bondés vers Magaluf : les vraies pépites se nichent à quelques minutes du centre. Prenez le train en bois de Sóller, un reliquat du XIXe siècle qui serpente à travers les montagnes de la Serra de Tramuntana (classée à l’UNESCO), où les oliviers centenaires semblent saluer les voyageurs. À l’arrivée, le village de Sóller, avec sa place bordée d’orangers et son église baroque, est un décor de carte postale sans les touristes. Pour les amateurs d’art, le Fundació Miró Mallorca, atelier-sculpture de Joan Miró, offre une plongée dans l’univers surréaliste du maître, entre céramiques tordues et toiles éclatantes. Un lieu où même les enfants, habituellement allergiques aux musées, restent scotchés.
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Et puis, il y a la mer. Pas celle des clubs de plage surpeuplés, mais les criques de Cala Major ou de Portixol, où les pêcheurs locaux réparent leurs filets à l’ombre des llauts (barques traditionnelles) et où l’eau turquoise clignote comme un clin d’œil. Pour une expérience 100% majorquine, louez un llaut avec un skipper du coin (demandez Toni à Port d’Andratx) et partez pêcher des llampugues (dorades) avant de les griller sur un feu de bois. Que voir et faire à Palma sans goûter à cette liberté ? Ce serait comme visiter Venise sans monter dans un vaporetto.
Palma de Majorque : quand l’histoire se mêle aux sobrasadas et aux embruns méditerranéens
Il y a des villes qui vous saisissent par les sens avant même que vous ayez sorti votre guide touristique. Palma de Majorque en fait partie. Ici, l’air sent le sel, le hierbas (cette liqueur locale à base d’anis et de plantes aromatiques), et parfois, si le vent tourne mal, les effluves moins poétiques des cuisines de poisson du port. Mais c’est ça, Palma : un mélange de grandeur historique et de vie quotidienne qui ne s’embarrasse pas des clichés postcard.
Prenez la Cathédrale de Majorque, cette montagne de pierre dorée qui domine la baie comme un phare spirituel (et architectural) depuis le XIIIe siècle. Les locaux l’appellent La Seu, avec une familiarité qui trahit leur fierté. Elle est gothique, oui, mais pas seulement : ses vitraux modernes, conçus par Miquel Barceló, projettent des jeux de lumière qui feraient pâlir d’envie les plus grandes cathédrales d’Europe. Et puis, il y a cette légende tenace : Gaudí, de passage à Palma, aurait murmuré qu’elle était « trop belle pour être finie ». Les Majorquins, pragmatiques, ont préféré la terminer quand même.
Autour de La Seu, le quartier de La Lonja est un dédale de ruelles où l’on croise des ateliers d’esparto (ces paniers tressés à partir de fibres végétales, typiques de l’artisanat local) et des bars où l’on sert des tumbet (un gratin de légumes et pommes de terre qui est à Majorque ce que la ratatouille est à Provence). C’est ici que bat le cœur des meilleures activités culturelles à Palma de Majorque : entre le Musée de Majorque (pour ses collections archéologiques qui racontent 2 000 ans d’histoire) et le Palais de l’Almudaina, ancienne résidence royale où les rois d’Aragon signaient des traités entre deux banquets.
Où déguster des tapas qui ont du caractère (et un prix qui ne vous fera pas pleurer)
Parlons peu, parlons tapas. À Palma, l’art de manger des petits plats en buvant un verre de vin rouge local (un callet, si vous voulez faire comme les inités) est une religion. Mais attention : ici, on ne vous servira pas des patatas bravas insipides. Non, les meilleures tapas typiques à Palma de Majorque sont des affaires sérieuses. Direction La Bóveda, une cave voûtée du XVIe siècle où les murs suintent l’histoire (et peut-être un peu d’humidité). Leur spécialité ? Les sobrasada (une charcuterie épicée à base de porc) grillée sur du pain de campagne, arrosée d’un filet de miel local. C’est gras, c’est sucré, c’est divinement majorquin.
Pour une expérience plus moderne (mais tout aussi enracinée), Ca’n Joan de s’Aigo est une institution depuis 1700. Oui, vous avez bien lu : 1700. Leur ensaimada (une brioche en spirale saupoudrée de sucre glace) est légendaire, mais c’est leur frito mallorquín (un ragoût de viande et légumes) qui vous fera comprendre pourquoi les Majorquins tiennent tant à leur cuisine. Et si vous voulez éviter les pièges à touristes, fuyez les menus « tapas » à prix fixe : ici, on commande à la pièce, et on paie rarement plus de 3-4€ par assiette. ¡Salud!
Un conseil d’initiés : si vous voulez goûter aux tapas comme un local, évitez l’heure du déjeuner (trop bondé) et privilégiez le vermut de 19h, quand les Majorquins sortent pour leur aperitivo. Et surtout, ne quittez pas Palma sans avoir essayé les pulpo a la gallega (oui, c’est galicien à l’origine, mais les Majorquins l’ont adopté avec enthousiasme) chez El Camello, un bar à tapas sans prétention près du port.
Le Château de Bellver : une forteresse ronde qui défie le temps (et les selfies mal cadrés)
Perchée sur une colline à 3 km du centre-ville, cette forteresse du XIVe siècle est un ovni architectural : c’est l’un des rares châteaux circulaires d’Europe. Construit sous le règne de Jacques II de Majorque, le Château de Bellver a servi de prison (le poète Gaspar Melchor de Jovellanos y a croupi au XVIIIe siècle) avant de devenir un symbole de résistance. Pendant la guerre civile espagnole, il abritait une prison politique où des républicains étaient détenus. Aujourd’hui, c’est un musée et un point de vue à couper le souffle—littéralement, parce que la montée à pied est raide.
La visite vaut le détour ne serait-ce que pour les vues panoramiques sur Palma et la baie. Par temps clair, on distingue même la Serra de Tramuntana à l’horizon. À l’intérieur, ne manquez pas la cour centrale, où des concerts ont lieu en été (imaginez des cordes de guitare résonnant entre ces murs épais…). Et si vous êtes là un dimanche matin, vous tomberez peut-être sur des Majorquins qui viennent pique-niquer dans le parc alentour, avec des paniers remplis de coca de patata (une sorte de pizza majorquine à base de pommes de terre).
« Bellver n’est pas juste un château, c’est une métaphore de Majorque : rond, solide, et toujours tourné vers la mer, même quand l’histoire le pousse à regarder vers l’intérieur. »
La Serra de Tramuntana : où la randonnée rencontre la légende (et les oliviers millénaires)
Si Palma est le cœur battant de Majorque, la Serra de Tramuntana en est l’âme sauvage. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, cette chaîne de montagnes calcaires s’étire sur 90 km comme une épine dorsale entre le nord-ouest de l’île et la mer. Les Majorquins la vénèrent, les randonneurs l’adorent, et les cyclistes la maudissent (les cols ici sont impitoyables). Pour une balade dans le parc naturel de la Serra de Tramuntana depuis Palma, prenez le bus ligne 203 jusqu’à Esporles, puis enfoncez-vous dans les sentiers balisés.
Le GR 221, ou « Route de la Pierre Sèche », est le sentier star : il traverse des villages de pierre comme Valldemossa (où Chopin a composé ses Préludes en 1838, dans un monastère aujourd’hui transformé en musée) et des fincas (fermes traditionnelles) où l’on produit encore de l’huile d’olive comme au temps des Romains. Goûtez-la : elle a ce goût poivré, presque âpre, qui rappelle que les oliviers ici ont parfois plus de 1 000 ans. Et si vous croisez un marguer (un mur de pierre sèche), sachez qu’il a été bâti sans mortier, selon une technique transmise depuis des générations.
Les villages oubliés où le temps s’est arrêté (et où les touristes ne vont pas)
À mi-chemin entre Palma et Sóller, Banyalbufar est un de ces villages accrochés à la montagne comme un nid d’aigle. Ses terrasses en pierre, où poussent vignes et orangers, datent de l’époque mauresque. Aujourd’hui, c’est un havre pour les artistes et les ermites volontaires. Arrêtez-vous à la Cooperativa Agrícola pour acheter du vin malvasia (un cépage local au parfum floral) et des oranges si sucrées qu’elles en deviennent presque coupables.
Plus à l’ouest, Fornalutx est souvent cité comme « le plus beau village d’Espagne ». Avec ses ruelles pavées et ses maisons en pierre aux volets verts, on se croirait dans un décor de film. Mais c’est à Binibassi, un hameau encore plus petit, que vous trouverez l’authenticité brute : une poignée de maisons, une église minuscule, et des anciens qui jouent aux cartes sous un olivier. Si vous avez la chance d’y tomber un dimanche, vous assisterez peut-être à une sopar de botifarra (un dîner communautaire autour de saucisses grillées), où les étrangers sont les bienvenus… à condition de savoir tenir leur verre de hierbas.
Dormir avec une vue sur la cathédrale : quand le réveil devient une œuvre d’art
Si vous voulez vous offrir un réveil avec une vue à couper le souffle (et un compte Instagram qui fera pâlir vos amis), les hôtels avec vue sur la cathédrale de Palma de Majorque sont un must. Le Hotel Palma Bay, avec sa terrasse-rooftop et sa piscine à débordement, est un classique. Mais pour une expérience plus intimiste, optez pour le Can Alomar, une demeure du XIXe siècle transformée en hôtel-boutique. Leurs chambres donnent sur La Seu, et le petit-déjeuner—servi dans un patio ombragé—inclut des ensaimadas faites maison.
Pour un budget plus serré (mais une vue tout aussi impressionnante), le Hostal Cuba est une pépite. Cet hôtel familial, tenu par la même famille depuis 1932, a des balcons en fer forgé qui semblent tout droit sortis d’un tableau de Sorolla. Et si vous voulez vraiment vivre comme un local, louez un appartement dans le quartier de Santa Catalina : vous serez à deux pas du marché (où les poissons sont encore vendus par les pêcheurs eux-mêmes) et des bars à tapas les plus authentiques.
Le marché de l’Olivar : là où Palma se montre sans fard
Si vous ne deviez faire qu’une seule chose à Palma (à part manger et boire, bien sûr), ce serait de vous perdre au Mercat de l’Olivar. Ce marché couvert, inauguré en 1951, est un festival de couleurs et de cris : les marchands hurlent les prix des tomàquets de ramellet (tomates anciennes de Majorque), les vieilles dames chipotent sur le poids des aubergines, et l’odeur des épices se mêle à celle du poisson frais. Allez-y tôt le matin pour voir les pêcheurs décharger leurs prises—llampuga (un poisson local similaire au mahi-mahi) et calamars encore frétillants.
Ne partez pas sans goûter aux sobrasada de la charcuterie Ca’n Joan (leur recette secrète date de 1920) ou aux fromages de brebis de la Formatgeria Bergant. Et si vous avez le courage, essayez les caracoles (escargots) cuisinés à la majorquine : avec une sauce tomate épicée qui vous fera oublier leur texture… particulière. Le marché, c’est Palma sans filtre : bruyant, généreux, et profondément vivant.
Paros et Corfou : quand les Cyclades rencontrent l’Ionie, ou l’art de voyager entre deux Grèces
Il y a des îles qui se contentent d’être belles, et puis il y a Paros et Corfou, deux joyaux grecs qui refusent de se laisser réduire à une carte postale. La première, discrète star des Cyclades, séduit par ses villages blancs éblouissants et ses plages dorées où le vent sculpte les vagues en sculptures éphémères. La seconde, reine ionienne aux influences vénitiennes, déploie une élégance décadente entre palais pastel et kantades (ces ruelles étroites où l’ombre danse avec la lumière). Ici, on ne visite pas : on s’immerge. À Paros, commencez par Parikia, où les pêcheurs réparent leurs filets à l’ombre de l’Église Panagia Ekatontapiliani — un chef-d’œuvre byzantin du IVe siècle, aussi surnommée la « cathédrale aux cent portes ». Le soir, les tavernes servent des sfougato (omelettes aux courgettes et à la menthe) accompagnées de ouzo trouble, tandis que les anciens jouent au tavli (backgammon) sous les bougainvilliers.
Mais Paros, c’est aussi l’appel sauvage de Golden Beach, où les planchistes domptent les vagues sous le regard amusé des dieux — ou des touristes allemands en chaussettes de randonnée. Ici, le sable est une poudre d’or volée à Midas, et l’eau, un bleu cobalt qui défie les filtres Instagram. À l’écart des transats, des familles locales pique-niquent sous les tamaris, partageant des paximadia (biscuits d’orge) trempés dans de l’huile d’olive et du thym. Le contraste est frappant : d’un côté, les beach clubs où DJs et cocktails rutilants attirent une jeunesse européenne ; de l’autre, les kaïki (barques de pêche) rentrent au port avec leur cargaison d’oursins et de gavros (anchois), rappelant que la mer, ici, nourrit avant de divertir.
Prenez ensuite un vol vers Corfou — ou Kerkyra, comme l’appellent ses habitants avec une fierté teintée de nostalgie vénitienne. L’île, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un palimpseste architectural où se superposent les strates grecques, italiennes, françaises et britanniques. La Vieille Forteresse, bâtie par les Vénitiens au XVIe siècle, domine la ville comme un gardien de pierre, tandis que dans les kantades, les pastitsada (pâtes au bœuf mijoté et épices) mijotent dans des cuisines où l’on parle encore un dialecte chantant, hérité de l’occupant italien. Ne manquez pas le Café Liston, une institution depuis 1839, où les koum Kouat (bonbons à la bergamote) se dégustent avec un café grec épais comme du goudron. Ici, le temps semble suspendu entre deux époques — et c’est précisément ce qui rend Corfou si envoûtante.
Pourtant, Corfou n’est pas qu’un musée à ciel ouvert. Ses fonds marins, parmi les plus riches de Méditerranée, attirent les plongeurs vers des spots comme Paleokastritsa ou Kassiopi, où des grottes sous-marines abritent des éponges géantes et des bancs de sarpa salpa (ces poissons argentés que les locaux appellent « fakés »). Les pêcheurs, eux, vous raconteront comment la gamba (crevette rouge) se pêche de nuit à la lampe, une tradition qui remonte aux Phéniciens. Et si vous osez leur demander pourquoi ils ne vendent pas leur prise aux restaurants touristiques, ils vous regarderont avec un sourire en coin : « Parce que la bonne
Alors, prêt à troquer votre routine contre…
- Les fêtes traditionnelles de Paros, comme la Panigiria de Agios Panteleimon (27 juillet), où les villageois dansent le soustas jusqu’à l’aube autour d’un agneau grillé.
- Les ateliers de poterie de Lefkes, où des artisans perpétuent la technique du « psimi » (émail vert caractéristique) depuis le XVIIIe siècle.
- Les vignobles de Corfou, comme celui de Theotoky Estate, dernier producteur de vin de céphale (un blanc sec vieilli en fûts de chêne), servi avec des bourdetto (ragoût de poisson à l’ail et au piment).
- Les randonnées secrètes, comme le sentier menant au monastère de Hozoviotissa (Paros), accroché à une falaise comme un nid d’aigle, ou la Corfu Trail, qui traverse oliveraies et villages abandonnés.
